Le plan de l’article

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Résumé

Rapide tour du flash.

Le contenu de cet article fait l’objet d’une conférence d’environ une heure.

Pour cela, pas trop de détails, juste assez pour susciter quelques envies de se documenter davantage.

Pourquoi ne pas abuser du flash (savoir le débrancher), quels sont les différents types de flashs, quelques mots sur l’utilisation à contre-jour, et sur quelques utilisations exotiques (deuxième rideau, synchro vitesse rapide…)

Un article sur le flash ? Je ne veux pas ré-inventer la roue en ajoutant une contribution inutile, écrite mille fois, aussi vais-je prendre les choses à l’envers et commencer par un titre provocateur.

Introduction : Ne pas utiliser son flash intégré !

Incroyable mais vrai, quand un ou une débutant·e me demande des conseils sur le flash, je commence par le·la dissuader de l’utiliser.

Pourquoi et comment ne pas utiliser son flash intégré ?

Je commence cet article sans parler technique, mais je le finirai en évoquant des sujets plus avancés, pour celles et ceux qui auront résisté à l’envie de fuir tout de suite.

Photographier la nuit en extérieur, avec un flash intégré, revient à vouloir dégommer la lune avec des boules de neige. Non seulement vous n’aurez jamais assez de force, mais en plus, vous gênerez vos voisin·e·s avec la neige qui retombera.

Les flashs intégrés ne sont pas puissants. Ils servent à photographier des scènes familiales, en intérieur, en ajoutant des yeux rouges du plus bel effet. Ils servent aussi à ennuyer vos voisin·e·s de concert, ou au mieux à faire sourire intérieurement les véritables photographes.

Mon conseil

Entraînez-vous à débrayer votre flash à tête reposée. Repérez les menus et les réglages nécessaires pour désactiver ce **** de flash, d’autant que parfois ces réglages sont remis à zéro lorsque vous éteignez votre appareil.

Entraînez-vous encore et encore pour ne pas être démuni·e lorsque l’instant viendra de prendre une photo de nuit, en toute discrétion. Ne soyez jamais trop pressé·e de rater la photo du siècle !

Vous pouvez aussi écrire la démarche sur une petite fiche dans votre sacoche, pas idiot !

Pourquoi cela ne marche pas (d’utiliser le flash intégré) ?

La puissance des flashs intégrés est très faible, ils éclairent à un maximum de deux ou trois mètres. De quoi juste mettre en valeur les gouttelettes d’eau de pluie ou de brume du premier plan (c’est souvent un peu humide la nuit).

Flash et brume

De la même façon, la fumée du feu de camp deviendra totalement opaque, masquant les visages de vos compagnons de soirée.

Comme l’éclairage diminue très très vite avec la distance, les visages du premier plan recevront trop de lumière et ceux de l’arrière resteront dans l’ombre.Arrière plan mal éclairé
Vous voyez quelque chose en arrière plan ?

Mais comment faire pour photographier le soir ou la nuit ?

Essayez de photographier la nuit sans flash, vous serez souvent surpris·e du résultat. Calez votre appareil pour limiter votre bougé, et laisser faire les automatismes. Acceptez que le sujet bouge et soit un peu flou, ce n’est pas grave et cela reflète la vie ou le mouvement.

Fete de la musique 2019

Photo sans flash de danseurs lors d’une fête de la musique (21h30).

Ci dessous une approximation de ce que cela aurait donné avec flash intégré.

Avec flash

Bricolage en trois secondes, à reprendre rapidement…

Les différents types de flashs

Flashs intégrés

Exemple de flash intégréSont intégrés à l’appareil. L’énergie est tirée de la batterie de l’appareil donc la puissance est limitée. Plus on les utilise et moins on les apprécie. Il convient d’apprendre à les désactiver rapidement et les yeux fermés.

Parmi leurs inconvénients, on peut citer l’apparition fréquente du phénomène des yeux rouges, des ombres trop nettes en arrière plan, l’ombre de l’objectif en premier plan si cet objectif est un peu grand.

Flashs Cobra

Exemnple de flash cobraLeur nom est tiré de leur forme caractéristique, surtout que leur tête pivote dans tous les sens comme un serpent. Leur grosse réserve de batteries leur permet d’être beaucoup plus puissants. Leur tête orientable autorise un éclairage soigné, par exemple en réflexion sur un plafond ou un mur distant. Ils peuvent se commander à distance, par cordon ou avec le simple éclair d’un flash pilote.

Flashs annulaires

Exemple de flash annulaireMultiples sources de lumière disposées en cercle autour de l’objectif. Très utiles pour la macro-photographie car ils permettent d’augmenter la profondeur de champ (la lumière très proche du sujet autorise à fermer le diaphragme).

Flashs de studio

Non traité dans cet article

Quelques définitions

Les photographes sont des êtres étranges. Artistes sans doute, mais pas du tout rigoureux. Ils s’autorisent des tas de définitions compliquées, mais mélangent tout. Ils confondent les surfaces et les longueurs, la vitesse et la durée, la division et la multiplication, etc. Alors si parfois vous essayez d’y comprendre quelque chose et que vous n’y arrivez pas, ce n’est certainement pas de votre faute.

Le nombre guide (NG)

Si quelqu’un peut m’expliquer en quoi un nombre peut guider quoi que ce soit, je suis preneur. Le nombre guide, c’est la puissance maximum du flash, tout simplement.

Je reviendrai plus bas sur la définition mais en gros, le nombre guide est proportionnel à la distance d’éclairement.

Avec une louche grosse comme un camion, je vais dire qu’un flash cobra (NG 40) éclaire à 20 mètres, Un flash intégré de reflex (NG 15) éclaire à 7,5 mètres le flash de votre compact (NG 5) éclaire à 2,5 m.

Méfiez-vous des pratiques marketing de certaines marques, comme la notion de nombre guide n’est pas une unité internationale, les constructeurs s’en donnent à cœur joie pour le mesurer dans des conditions différentes. Soyez prudent au moment d’acheter un flash, lisez les forums…

Définition exacte pour les photographes :

NG = distance d’éclairage multiplié par la valeur d’ouverture, donné pour 100 ISO

Comment retrouver les valeurs précédentes ?

Je suppose qu’on soit en 400 ISO avec une ouverture de f/4 ce qui n’est pas totalement idiot vous en conviendrez 🙂

Distance = NG divisé par l’ouverture et multiplié par 2 à cause du passage en 400 ISO (Oui, je sais, ce n’est pas clair, on y vient juste un peu plus bas.)

Cela nous donne bien les valeurs ci-dessus : distance = moitié du nombre guide.

La loi du carré inverse

Il fut un temps où j’étais déçu de voir qu’en remplaçant les ampoules 50 W de ma 2CV par des ampoules de 100 W, cela n’éclairait pas beaucoup plus loin. Qui vient de dire « OK Boomer » ?

La loi physique universelle indique que l’éclat apparent d’une source lumineuse est proportionnel à l’inverse du carré de la distance.

  • Si vous doublez la distance, la quantité de lumière est divisée par quatre.
  • Si vous triplez la distance, la quantité de lumière est divisée par neuf.
  • Si vous ixez la distance, la quantité de lumière est divisée par x.

Donc avec votre compact, si votre sujet à 1 mètre est bien éclairé, le copain à un mètre derrière sera quatre fois moins éclairé.

Autre version : Si vous doublez la distance, il faut multiplier les ISO par quatre.

Explication facultative : Lien entre la formule du nombre guide et la loi du carré inverse

La distance vaut NG divisée par le nombre d’ouverture, mettons 4 (en réalité f/4). On veut doubler la distance, pour cela on se propose de doubler la valeur d’ouverture.

Or, pour passer à 8 (f/8), on doit faire varier de deux pas cette ouverture (4 → 5,6 → 8) et pour compenser il faudrait augmenter de deux pas les ISO (100 → 200 → 400) : Ce faisant, on aurait multiplié par 4 les ISO.

Le Flash TTL

La plupart des flashs sont TTL, et comme Monsieur Jourdain, votre flash est TTL et vous ne le saviez pas.

TTL signifie « À travers l’objectif », « Threw the lens ».

Ne croyez pas que votre flash se contente d’envoyer un seul éclair. C’est un peu plus complexe. Un éclair de flash est toujours multiple, mais cela se passe très vite et notre œil ne peut pas le percevoir. La durée maximale de l’éclair est de 1/500 s, mais très souvent c’est beaucoup plus bref.

On appuie sur le déclencheur, le (premier) rideau s’ouvre, un bref éclair est envoyé, la lumière réfléchie par la scène est analysée et l’appareil photo calcule la durée idéale du flash. Le capteur est vidé, le flash envoyé et la scène capturée. Le tout en moins de temps qu’il n’en faut pour s’en apercevoir.

Il y a plusieurs types de TTL, c’est parfois sur le rideau fermé que ce fait l’analyse, ce qui est plus rapide, ou sur des capteurs spéciaux, mais ce n’est pas le sujet…

Les deux rideaux

On comprend aisément que si un rideau d’obturation s’ouvre puis se ferme tout de suite, une partie de la photo sera moins éclairée que les autres. On compense cela en utilisant deux rideaux qui se meuvent dans le même sens. Si le premier s’ouvre de droite à gauche, le deuxième se fermera de droite à gauche, chaque zone de la photo recevant au final la même dose de lumière.

Les vitesses rapides (durées courtes)

Le système des deux rideaux permet de prendre des photos sur des durées très brèves. Il suffit de commander la fermeture du deuxième rideau avant que le premier ne soit totalement ouvert. C’est une espèce de fente qui se déplace devant le capteur. On obtient ainsi des durées d’exposition très brèves (1/8 000 s).

La vitesse de synchronisation

Mais si on envoie un éclair de flash à ce moment, on n’éclairera qu’une petite bande de la photo. Il est donc nécessaire d’avoir une durée d’exposition correspondant à l’ouverture totale de l’obturateur. Cette durée s’appelle vitesse de synchronisation, elle est de l’ordre de 1/200 s.

Dans le temps, cette durée était de 1/60 s, mais depuis l’arrivée du numérique, elle s’est considérablement raccourcie.

Certains appareils ont des durées plus courtes que d’autres, le déploiement des rideaux est plus rapide, mais le nombre de déclenchement indicatif de l’appareil est réduit et le prix augmenté. ???

Utilisation du flash

Différentes positions :

  • Flash déporté
  • Flash commandé
  • Flash diffusé

Différentes utilisations

  • Déboucher les ombres
  • Sortir le premier plan en assombrissant le fond
  • Figer un mouvement

Utilisations particulières du flash cobra

Synchronisation basse vitesse (ou synchronisation vitesse lente)

(On devrait plutôt parler de synchronisation longue durée).

Rien ne nous empêche de laisser ouvert l’obturateur pendant un laps de temps plus long que la fameuse durée de synchronisation. Dès que le premier rideau est ouvert, l’éclair est envoyé (avec le pré-éclair de calcul dont nous avons parlé plus haut). La scène bien éclairée et nette est capturée. Puis, pendant une durée plus ou moins longue, d’autres informations arrivent au capteur, moins éclairées, plus floues, conférant à la photo finale un aspect artistique caractéristique. Les objets les plus lumineux vont laisser la trace de leur éventuel mouvement relatif.

Synchronisation deuxième rideau

Ensuite, en fonction des circonstances de la photo, du mouvement relatif du sujet, de l’effet souhaité, il sera peut-être préférable d’envoyer l’éclair en début ou en fin de l’ouverture de l’obturateur. Si c’est en début, on parlera simplement de synchronisation vitesse lente, si c’est en fin, on parlera de synchronisation deuxième rideau.

Un exemple fréquent de synchronisation deuxième rideau : la photographie d’une voiture en mouvement avec les feux allumés. En synchro vitesse lente, les feux laisseront une trace vers l’avant, donnant l’impression que la voiture recule. En synchro 2ᵉ rideau, les feux laisseront une trace vers l’arrière, renforçant l’impression de vitesse.

Stroboscopique

Sur les flashs cobra, on trouve une option de flash stroboscopique. Durant la période d’ouverture de l’obturateur, on peut décider d’envoyer une série d’éclairs à intervalles réguliers. On obtient ainsi de belles décompositions de mouvements.

Les réglages sont assez compliqués, nécessité d’avoir sa doc avec soi 🙂

Synchronisation haute vitesse

Il existe un moyen de photographier au flash à haute vitesse. Nous avons évoqué plus haut la vitesse de synchronisation de l’ordre de 1/200 s, en indiquant qu’au-delà de cette vitesse, nous verrions l’apparition de bandes noires. Je rappelle que le deuxième rideau commençant à se fermer avant que le premier ne soit totalement ouvert, tout se passe comme si c’était une simple petite bande étroite qui balayait la scène.

Il est alors nécessaire d’envoyer un éclair à chaque fois que la bande s’est déplacée d’une fois son épaisseur.

Malheureusement, ceci demande beaucoup plus d’énergie que le flash n’est en mesure de produire et l’éclairage global ne sera pas très puissant. De mémoire, on perd jusqu’à 5 IL.